Le transport et la logistique du pétrole

Le transport longues distances

Le transport maritime

Il y a trois principaux types de navires pétroliers:

  • Les Ultra Gros Transporteur de Brut (Ultra Large Crude Carriers ou ULCC) peuvent transporter entre 325 000 et 600 000 tonnes de port en lourd (tpl), soit 2.5 à 4.5 millions de barils de pétrole. Utilisés dans les années 70, ils ne le sont plus actuellement.
  • Les Très Gros Transporteurs de Brut (Very Large Crude Carriers, ou VLCC), peuvent transporter jusque 160 000 tpl. Ils sont notamment utilisés entre le gole Persique et l’Amérique du Nord ou l’Europe. Ils peuvent passer, à vide, par le canal de Suez.
  • Les Suezmax ont une capacité comprise entre 100 000 et 160 000 tpl et peuvent, comme leur nom l’indique, traverser le canal de Suez même chargés.
  • Les Aframax peuvent transporter entre 80 000et 100 000tpl et sont utilisés pour les trafics régionaux, comme dans la Mer du Nord ou la Méditerrannée.

80% des flottes sont détenues par des indépendants et le reste par des compagnies pétrolières, principalement des compagnies nationales.

Le prix du transport maritime inclut :

  • l’amortissement des navires (= la prise en compte des couts de construction et de la dévalorisation au fil du temps), ces derniers coutant énormément d’argent. Notez que plus les moteurs sont puissants, plus cette somme est élevée.
  • les couts de fonctionnement: réparations, personnels …

Au total, il représente en moyenne entre 11$ par tonne transportée avec une vitesse de 7 noeuds et 8$ pour une vitesse de 14 noeuds. En effet, les couts de personnel diminuent, avec la vitesse, plus vite que l’amortissement de la capacité motrice. Il y a également beaucoup de contraintes spécifiques : une réglementation exigeante, ainsi qui des contrôles drastiques au chargement et au déchargement.

Les prix commerciaux varient rapidement, en fonction de l’offre et de la demande.

Le transport par oléoduc

Les oléoducs sont en général utilisés comme un maillon dans la chaîne d’approvisionnement en complément du transport maritime. En effet, les oléoducs, s’ils peuvent faire des milliers de kilomètres, restent très chers et ne traversent pas les océans.

Les contraintes sont surtout techniques:

  • la préservation de la qualité des bruts (eau, souffre, sédiments …), notamment entre différents types de bruts empreintant successivement le passage. La contamination peut se produire dans les bacs du stockage, qui retiennent un fond représentant entre 8 et 10% de leur capacité totale; ou bien dans le tuyau lui-même.
  • la conservation des quantités, ce qui suppose des méthodes de calcul uniformes

Le cout du transport par oléoduc varie en fonction de la distance de l’oléoduc. L’oléoduc entre Gênes et Ingolstadt, par exemple, fait 750 km et représente un cout de 3.91$/tonne, soit 0.52 centimes$ par tonne et par kilomètre. Entre Fos et Karlsruhe, la distance est de 780 km pour un prix de 5.60$ par tonne, soit 0.72 centime par tonne et par kilomètre.

Le transport « courtes » distances

Transport de pétrole par train

Les trains les plus fréquents sont « trains techniques », ayant 20 wagons et une charge utile globale de l’ordre de 1200 tonnes ou des « trains lourds », en représentant le double. Les opérations de chargement sont effectuées en « deux quarts », soit de 6 à 22h.

Le transport par train varie entre 16 et 48 centimes par tonne par kilomètre.

Le transport de pétrole par camions

Certains produits lourds ne peuvent pas (en général) être transportés par oléoducs: bitumes, fuels lourds. On peut aller faire appel au transport routier.

C’est le mode de transport le plus couteux: de l’ordre de 35 à 80 centimes par tonne par kilomètre.

Le transport de pétrole par voies fluviales

Les voies d’eau sont très pratiques pour transporter les chargement d’hydrocarbures à l’intérieur des terres. Comme pour le transport maritime, la réglementation est exigeante et il y a d’importantes formalités et contrôles au départ et à l’arrivée.

Le cabotage est peu cher: de l’ordre de 7-9 centimes par tonne par kilomètre sur 1100km (conccurençant ainsi les oléoducs) et entre 12 et 18 sur 300 km.